Je publierai sur cette page les témoignages de français (ou de francophones) 

Mardi 22 avril 2025

C'est à l'occasion de mes ballades sur Internet que je découvre de fantastiques chroniques des albums de Rory Gallagher exécutées de mains de maitres pour DARK BEAGLE, LONG JOHN SILVER et ERWIN. Je vous invite à votre tour à les découvrir ici

Dark Beagle sera le premier (et pour le moment le seul) à accepter de répondre aux questions de ma ''webinterview'' merci Fred !!!

ps : tu constateras dans mes questions le passage au tutoiement, à 65 piges, on l'a facile !... ;-)

Depuis quand as-tu découvert Rory Gallagher ?

J'ai dû découvrir Rory Gallagher en 1990, en même temps que je me penchais sur le Blues grâce à l'album Still Got The Blues de Gary Moore. Mon beau-frère possédait ce disque, mon cousin, quant à lui, s'était procuré Fresh Evidence et ce dernier m'avait bluffé. Les lignes mélodiques, la voix, pas forcément parfaite, mais véhiculant les émotions avec justesse... J'avais 11 ans et une porte s'était ouverte pour ne jamais se fermer.

L'as-tu vu sur scène et si "oui", où et quand ?

Certainement mon plus grand regret. Je ne l'ai jamais vu en vrai, sur scène et c'est ce qui me frustre le plus. J'étais un brin trop jeune pour ça et malheureusement, la maladie a eu raison de lui trop tôt.

Quels sont tes trois albums et chansons préférés et pourquoi ? Je sais celle-là ne sera pas facile ...

Je confirme, ce n'est pas facile ! Heureusement, j'ai toujours une bonne tignasse, j'ai de quoi m'arracher les cheveux.

On commence par les albums (je ne m'arrête qu'aux studios, sinon je vais finir chauve) ?

1. Fresh Evidence. Parce que c'est le disque de la découverte, très axé sur le Blues, c'est également le dernier disque studio publié de son vivant. Et il ne l'a pas bâclé cet album, ce n'était pas un simple motif pour partir encore en tournée. J'aime beaucoup le feeling qui se dégage de ce disque, sa variété également, Rory parvenait toujours et encore à surprendre. Un morceau comme The King Of Zydeco, ce n'est pas le truc lambda. Rory était ce que j'appelle un "geek du Blues", il connaissait des trucs de fou et ses hommages tapaient juste.

2. Tattoo. Là, je ne pense pas être très original. C'est un album fort de la part de Rory, qui se veut assez électrique et qui contient tout de même A Million Miles Away, une chanson magnifique, émotionnellement puissante (et que dire de sa version sur le Irish Tour !). Mais tout est bon sur ce disque, qui passe du Blues au Rock, voire au Hard Rock sans jamais se perdre.

3. Deuce. J'ai un sacré faible pour celui-ci. Encore un disque bien varié, bien construit, qui commence à mettre en évidence toutes les qualités de Gallagher. J'aurai pu citer Calling Card, dans un trip bien plus Hard Rock, mais sur Deuce il y a une ambiance qu'on ne retrouve pas forcément sur d'autres albums de Rory. Il n'avait alors que 23 ans, mais quelle classe dans son jeu et son feeling !

Niveau chansons...

1. A Million Miles Away. Je ne vais pas être original pour un sou là. C'est, pour moi, une des plus grandes chansons de Rory. Un titre capable de m'émouvoir comme rarement j'ai été ému, un feeling monstrueux, une véritable réussite. 

2. The King Of Zydeco. Quand Rory rend un hommage à un de ses héros, il s'inspire de son univers et le restitue avec une facilité déconcertante. Ce titre m'a fait découvrir tout un univers et je l'affectionne particulièrement.

3. Daughter Of The Everglades. Un titre magnifique, qui me prend aux tripes à chaque fois. Je ne sais pas pourquoi, mais ce morceau m'a toujours plu. La délicatesse qu'y met Rory est très touchante, sa mélodie sort également de l'ordinaire. Une très belle pièce.

C'est a l'occasion de recherches sur les multiples reprises que produisent inlassablement d'autres guitaristes que je suis tombé sur celle de ''Million Miles Away'' par Clément Combier guitariste et prof de guitare Auvergnat et son groupe ''Hot Coals''. Sa magnifique interprétation du morceau m'a donné l'envie d'en savoir plus sur lui.

INTERVIEW CLEMENT COMBIER

A en juger par tes deux vidéos de reprises, tu as sans doute la trentaine, soit bien trop jeune pour avoir connu Rory Gallagher de son vivant… Peux-tu nous expliquer comment cet artiste est venu à ton attention ?
 
Clément Combier : 30 ans ? J’aimerais bien, mais tu peux rajouter quelques années ! Je suis né en 1983, j’avais 12 ans quand Rory nous a quittés. Je n’ai donc pas eu la chance de le voir sur scène, contrairement à mon père. Mais je l’ai découvert bien plus tôt, probablement vers mes 7 ans, grâce au seul album que mon père possédait de lui : Live Irish Tour ’74. J’ai énormément écouté cet album et je continue à le ressortir régulièrement.
 
J’ai toujours été impressionné par les sons qu’il tirait de sa guitare, tout en chantant avec une telle intensité. Il y avait une sorte de magie dans cet enregistrement. Tout me paraissait parfait. Pendant de nombreuses années, j’ai eu du mal à écouter d’autres albums de Rory, car j’étais souvent déçu, notamment par la qualité du son. Rory est un musicien de scène, et c’est en live qu’il donnait le meilleur de lui-même. Ses albums studio, bien qu’excellents, peinent parfois à capturer cette énergie et cette spontanéité qui l’habitaient.
 
Cela dit, je recommande son premier album éponyme, qui est magnifique, ainsi que Irish Tour ’74, à toute personne souhaitant découvrir son univers. Je dois avouer que je n’ai pas écouté tous ses albums, mais il y a quelques années, un ami m’a partagé les enregistrements des trois concerts ayant servi à composer Irish Tour ’74. Ça a été une véritable claque ! Rory jouait certains morceaux les trois soirs, mais toujours de manière différente. Il cherchait constamment à faire évoluer ses morceaux de concert en concert, à tenter de nouvelles choses, un peu comme Hendrix.
 
On est très loin des shows millimétrés d’aujourd’hui, où les artistes prennent souvent moins de risques, de peur de commettre des erreurs. Cette approche de Rory, pleine d’audace et de liberté, est pour moi une grande leçon.
 
Rory était un artiste généreux, un musicien qui donnait tout sur scène, sans retenue. Il a littéralement sacrifié sa vie pour la musique, s’investissant corps et âme dans son art. Malheureusement, il nous a quittés bien trop tôt.
 

Je tiens à saluer ton initiative, qui permet de maintenir la flamme. Je suis toujours étonné de voir à quel point Rory Gallagher est à la fois méconnu du grand public et considéré comme un héros par des fans passionnés partout dans le monde.

Merci pour ce que tu fais pour perpétuer sa mémoire. Rory mérite d’être bien plus connu, notamment par les guitaristes. Il est une source d’inspiration incroyable, tant pour son talent que pour son humilité et son authenticité.
Clément Combier 

 

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Peut-être que, à ceux qui ont, je ne sais pas, mettons, moins de cinquante ans, le nom de Rory Gallagher ne dira pas grand-chose. À ceux-là, j’indiquerais que ce guitariste irlandais a été, dans toute l’Europe et particulièrement en France, où, vraiment, on l’adorait ; un des musiciens les plus populaires des années soixante-dix. 

Pas une rock star, non, en fait plutôt le contraire. Rory Gallagher, était un gars d’une simplicité totale, qui, de toute sa vie, n’avait jamais vu l’intérêt de s’habiller autrement que dans la vie courante pour monter sur scène. Il se pointait avec sa paire de jeans, sa chemise à carreaux, ses baskets usées, il branchait sa Fender Stratocaster et c’était parti. Il faisait le show et rendait le public fou de joie.

Pour vous donner une idée de la réputation de Rory Gallagher comme guitariste de blues, il faut savoir qu’il avait été pressenti en 1975 pour remplacer Mick Taylor au sein des Rolling Stones. Quand il a débarqué dans un hôtel à Rotterdam, aux Pays-Bas, on lui a dit que Keith Richards allait le recevoir. Seulement Keith était, paraît-il, dans un état semi-comateux, et Rory a vainement attendu que celui-ci se réveille. Alors il n’a pas pris racine, il s’est tiré de là et est reparti chez lui, d’où il devait s’envoler pour une tournée au Japon. Sans regrets. 

À ses yeux, je le cite, la musique des Stones avait pris un tournant trop commercial. Rory Gallagher était comme ça. Cet Irlandais qui, dès son plus jeune âge, n’avait vécu que par et pour la musique, n’avait aucun intérêt pour le cirque avec lequel on confond trop souvent le rock’n’roll. 

C’est vrai, il n’avait rien de la rock star ni même du rocker lambda : il ne disait pas de gros mots, il ne se droguait pas, même pas un pétard et ne draguait pas les filles en tournée, laissant ça à ses accompagnateurs et à son équipe. Et ce type humble, timide et effacé dans la vie de tous les jours se transformait, dès qu’il montait sur une scène, en une sorte de possédé capable de magnétiser le public.

Michka Assayas

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LES COINCIDENCES N'EXISTENT PAS !

Lundi 9 décembre 2024 - 11h41, j'envoie cet email à Louis Bertignac : Bonjour Louis ! Une demande qui devrait te surprendre et à laquelle, je le souhaite, tu répondras !?!… Fan de Rory Gallagher depuis… 1976, j’ai vu (à l’occasion de la vente de sa collection de guitares chez Bonham, Londres le 17 octobre dernier à laquelle j’ai assisté), le feu de mon admiration sans borne pour lui se rallumer. Au point que j’ai fini par réaliser un vieux projet (toujours remis à plus tard jusqu’à présent !) : créer, à l’occasion des bientôt 30 ans de son décès, le premier site français qui lui entièrement consacré : www.rorygallagher.fr. A cette occasion je suis à la recherche de témoignages de tous ceux qui ont pu, à une occasion ou une autre, le côtoyer. Ce qui est ton cas si j’ai bonne mémoire en février 1981 au Palais des Sport de Paris (j'y étais) où vous aviez ‘’jammé’'. Si tu as la temps (et l’envie ?) de me faire parvenir un texte concernant ce moment et, plus largement, ce que tu penses du personnage en général, je te serai infiniment reconnaissant… Texte que je publierai avec ton autorisation sur le site.

Mercredi 11 décembre 2024 - 15h42 - alors que je fais un petit tour sur la page FB officielle de Rory je découvre, ne datant que d'une heure, le témoignage suivant de Louis !

« J'ai rencontré Rory au Palais des Sports de Paris, le 20 février 1981, nous avions le même producteur de tournée, qui m'a invité au concert de Rory, car il savait que j'étais fan… Il a juste demandé à Rory de m'inviter, alors qu'ils se préparaient pour un rappel, et Rory de revenir avec une Telecaster blanche pour moi ! On a fait une merveilleuse jam sur scène !!! Un gars tellement sympa ! Puis, en 94, je suis allé voir son spectacle au Plan, salle beaucoup plus petite… Comme j'étais juste devant lui, il m'a reconnu (!) et, au bout d'un moment, m'a demandé de monter sur scène, et m'a remis en main la même Telecaster blanche ! »

Louis Bertignac

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Je ne peux pas imaginer qui que se soit ayant assisté à un concert de Rory et qui ne devienne pas ensuite un fan inconditionnel !  

Je pourrais aussi reprendre le (quasi) dicton consacré cette fois Bruce Springsteen (dont je suis aussi un fan inconditionnel depuis 1980) : il y a deux catégories de gens : les  fans du ''Boss''t et ceux qui ne l'ont jamais vus en concert !

Jacques ''Jack'' Mouchet, créateur de www.RoryGallagher.fr

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TEMOIGNAGE D'UN (simple) FAN FRANCAIS : JEAN-MARC

Depuis quand es-tu devenu fan de Rory? Depuis 1977. Je l'ai découvert avec l'album "Calling Card". Je l'ai vu deux fois en concert à Lyon (J'habite dans l'Ain).

 L'as-tu vu sur scène? si oui où ?et quand ? Les dates de concert sont : 22 octobre 1978. C'était la tournée pour la sortie de l'album Photo Finish.  puis le 21 mars 1982.

Le podium de tes trois albums favoris et pourquoi eux ? Pas facile... Disons :

  1. ''Irish Tour'', car j'adore le son de la guitare et Rory est au sommet de son art.
  2. ''Calling Card'' pour des morceaux sublimes (''Moonchild'', ''Calling Card'', ''Do you read me''..)
  3. ''Fresh Evidence ''car c'est le dernier album de Rory.